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L’Ile-de-France face au changement climatique

50°C à Paris l’été, des feux de forêt à Fontainebleau, des sécheresses ou des inondations qui mettent en péril les grandes plaines de la Beauce… voilà le scénario qui se dessine pour les prochaines décennies en région Ile-de-France.

le 3 juillet 2023

Publié dans la Revue de l'UVSQ n°11
Accompagnés par les scientifiques du Groupe régional d'expertise sur le changement climatique et la transition écologique en Ile-de-France (GREC)*, les acteurs politiques et socio-économiques du territoire ont besoin de s’appuyer sur des études sérieuses.
« Les signes du changement climatique depuis le milieu du XXe siècle sont déjà très perceptibles : réchauffement moyen d’environ 2°C depuis 1950 pour un réchauffement global d’environ 1,1°C depuis le pré-industriel, vagues de chaleur en forte augmentation, vagues de froid et gel en régression, pluies intenses en augmentation » alerte le GREC.
Sur ce constat, les acteurs territoriaux cherchent l’appui des scientifiques pour préparer ces grands bouleversements du climat francilien. Réunis au sein du GREC, des chercheurs et chercheuses, se mettent à leur disposition afin de dégager des données chiffrées et fiables, puis des pistes de réflexion qui permettront d’établir une stratégie de lutte et d’adaptation à l’évolution du climat en Ile-de-France.
Consultés par le Conseil régional d’Ile-de-France qui ambitionne la neutralité carbone pour 2050, les chercheurs ont rédigé différents rapports sous la forme de carnets.
Intitulés « Changement climatique et transition énergétique », « Émissions de gaz à effet de serre en Île-de-France », « Le climat francilien » etc., ils devront éclairer les futures décisions politiques pour ce territoire aux forts enjeux.
« La prochaine étape est de croiser les thématiques afin de mesurer leur répercussion les unes sur les autres » explique Nathalie de Noblet, directrice de recherche au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement**, et co-fondatrice du GREC Ile-de-France.
« Augmenter les transports en commun peut-il avoir des conséquences sur la biodiversité ? La protection des terres agricoles est-elle compatible avec les mesures de préservation de l’eau ? » par exemple.
Sollicité par la Ville de Paris, le GREC travaille avec les agents municipaux pour établir le futur plan climat de la capitale. À la question « Paris connaitra-t-il des journées caniculaires à 50°C ? » les chercheurs ont répondu oui. Face à cette prévision, la capitale se prépare : une journée « crash-test » est envisagée. Il faudra tester la surcharge d’appels sur les lignes de secours, les malaises dans le métro, les affluences aux points d’eau, les tensions sur le réseau électrique, prévoir des lieux de fraicheur ouverts 24h/24h, la fermeture des bureaux… autant de conséquences socio-économiques à ne pas négliger.
Aussi, Nathalie de Noblet interpelle la communauté scientifique (hydrologues, écologues, climatologues, philosophes, chercheurs en SHS etc.) « il faut nous rejoindre avec des propositions pour notre région afin d’accélérer son adaptation au changement climatique. C’est un travail pour lequel nous n’avons pas encore de réponse et toutes les compétences sont bienvenues pour pérenniser le projet. »
Informations complémentaires
*Des GREC existent dans toutes les régions de France, sous différents noms et différents modèles administratifs,
certains sont totalement indépendants comme en région IDF, d’autres sont co-pilotés par des institutions publiques.
** Unité Mixte CEA-CNRS-UVSQ, IPSL, Université Paris-Saclay
> En savoir plus sur le GREC
> Site du LSCE
> Revue UVSQ n°11